Hinault parachève son oeuvre en Mondrian

Dernier français lauréat à Paris, Quintuple vainqueur final, Bernard Hinault est lui aussi le maillot jaune. Mais également un grand novateur.

Octobre 1983. Il faut faire vite. Bernard Tapie, séduit Bernard Hinault qui ne portera donc plus les couleurs de Renault. Le quadruple vainqueur du Tour est une icône elle même. Privé du Tour que vient de gagner son jeune lieutenant Laurent Fignon, opéré d'un tendon, en délicatesse avec Cyrille Guimard : Hinault est-il un champion du passé ?
Sous ce maillot si surprenant, si novateur, Hinault ne redevient pas tout de suite "le Blaireau". Fignon lui inflige une leçon en 1984. Mais en 1985, Hinault renaît (en Mondrian) chez lui, en Bretagne, assume le prologue de Plumelec. Il chute en jaune à Saint-Étienne. Double fracture du nez. Il est héroïque dans les Pyrénées, remporte son cinquième Tour et promet le suivant à Greg Lemond, loyal, partenaire. En 1986, les deux hommes écrivent une autre page de légende, main dans la main à l'Alpe d'Huez. Ils portent ce jour-là des maillots distinctifs, le jaune et le bigarré du combiné. Nos mémoires retiennent pourtant à jamais le Mondrian La Vie Claire