Indurain, noble héritier d'une grande famille

L'Espagne connaît ses années fastes : JO de Barcelone, expo universelle de Séville, Avènement d'un immense champion cycliste, Miguel Indurain. L'une des plus grandes banques du pays parie sur lui.

De tous les grands d'Espagne, il a été le plus grand. Par sa taille (188m) et une silhouette qui aurait dû le priver de toute ambition dans la montagne d'un Tour de France. Indurain est un diamant brut que José Miguel Echavarri, son mentor en Navarre, a pris le tailler dans l'ombre de Pedro Delgado. À 27 ans, en 1991, Miguel est prêt. Il gagne le Tour et va en aligner cinq de rang. Contre la montre, sa fluidité et sa puissance le rendent imprenable. Il remporte dix étapes du genre et relègue chaque fois Chiappucci, Bugno, Rominger, Pantani, Züle, Riis à distance... Il ne lâche rien ou si peu en montagne qu'il rappelle Anquetil, qu'Echavarri a côtoyé comme coureur. Indurain offre tant d'assurances qu'un partenaire prestigieux s'associe dès 1990 à son image, alors qu'il n'a encore rien gagné : la banque ibérique banesto. Le maillot est blanc, avec des épaules et des flancs bleus, et il porte aussi deux touches de rouge et de jaune devant et derrière. Indurain arbore une tunique très semblable en 1996, lorsqu'il abdique pour la première fois, face à Riis. Cruel : le Tour arrive chez lui, à Pampelune. Quelques semaines plus tard, il annonce sa retraite.